La procrastination est un mot que l’on associe souvent à la paresse ou au manque de discipline. Pourtant, pour les dirigeants, entrepreneurs et professions libérales, elle prend des formes plus complexes. Ce n’est pas toujours un simple « je repousse mes tâches ».
La première chose essentielle à comprendre est que la procrastination n’est pas le problème en soi.
C’est un symptôme.
Un signal d’alarme qui révèle un déséquilibre dans la gestion de tes priorités, de ton énergie ou de tes émotions.
Dans cet article, tu découvriras :
- Les deux types de procrastination dont l’un est clairement méconnu.
- Les causes profondes de la procrastination.
- Des solutions concrètes pour reprendre le contrôle et aligner tes actions sur ce qui compte vraiment.
Pourquoi les entrepreneurs ou les professions libérales procrastinent-ils ?
Contrairement aux idées reçues, la procrastination touche tout le monde et surtout ne se résume pas à un manque d’organisation.
Comme l’explique Timothy Pychyl, spécialiste de la procrastination, c’est avant tout une réponse émotionnelle. Nous procrastinons pour éviter une tâche qui suscite un inconfort immédiat : peur de l’échec, surcharge mentale, incertitude, manque d’intérêt, pression trop élevée…
Chez les entrepreneurs et les dirigeants, ce comportement peut être amplifié par des responsabilités élevées, une pression constante pour performer, et des attentes extérieures.
Mais procrastiner, c’est surtout fuir un problème sous-jacent.
Maintenant que nous avons vu pourquoi la procrastination peut survenir, voyons les deux formes qu’elle prend.
Les 2 types de procrastination
1. Le procrastinateur passif
Si tu repousses systématiquement les tâches importantes, manque d’énergie ou te sens bloqué(e) sans savoir pourquoi, tu corresponds à ce profil.
Causes principales :
- Manque d’alignement :
Les tâches que tu repousses ne résonnent pas avec tes valeurs profondes ou tes priorités. Elles semblent inutiles, déconnectées de ce qui te motive réellement. - Perfectionnisme paralysant :
Comme le décrit Brené Brown, le perfectionnisme est une armure pour éviter la critique ou l’échec. En te fixant des standards trop élevés, tu te mets une pression insoutenable. Résultat : tu bloques à l’idée de ne pas être « assez bon ». - Syndrome de l’imposteur :
Le syndrome de l’imposteur repose sur 3 problématiques : le perfectionnisme (dont je viens de parler) mais aussi de la comparaison avec d’autres et de l’attente de la validation de la part des autres. Je me compare avec d’autres dont j’ai l’impression qu’ils sont meilleurs que moi. Je ne sais pas si mon travail est un travail de qualité tant que l’autre ne l’a pas « validé » ou pour le moins fait un feedback. Se confronter à une tâche qui me fait me sentir moins bien ou peu efficaces n’est pas du tout agréable et tant que je ressens cela je vais procrastiner pour éviter de le ressentir.
Conséquence : Tu fuis ou restes figé(e), ce qui alimente un cercle vicieux de frustration et de culpabilité.
J’ai accompagné M. psychologue et coach.
M. m’a sollicitée car cela faisait 8 mois qu’elle procrastinait. Pourtant M. aimait beaucoup son travail et avait été très inspiré au point de créer un programme d’accompagnement spécifique à la problématique « phare » qu’elle accompagne et écrire un livre sur le sujet.
Avec M. nous avons travaillé sur les différents axes évoqués ci-dessus. La comparaison avec d’autres coachs avait créé chez elle des croyances limitantes et dévalorisantes à son égard. Elle avait basé l’évaluation de la qualité de son travail devant des collectifs sur des indicateurs qui ne dépendaient pas d’elle (ils dépendaient de la validation des autres), ce qui était très anxiogène et contribuait à une dévalorisation de soi. Enfin elle se mettait des enjeux extrement élevés en termes de résultat (perfectionnisme) ce qui avait fini par l’éloigner du désir d’accompagner des personnes tellement la pression était de venue forte.
En seulement quelques séances et en travaillant sur tous ces aspects, M. est sortie de la procrastination. Non seulement elle a relancé ses activités mais elle en a créé de nouvelles. Enfin, nous avons aussi levé des blocages qu’elle avait ce qui lui a permis d’avoir une vision claire de là où elle voulait aller et c’est à partir de ce momet là que nous avons commencé à travailler sa stratégie pour y parvenir.
2. Le procrastinateur actif
Ce type de procrastination est beaucoup plus subtil.
Si tu te reconnais ici, tu es constamment occupé(e), tu jongles entre mille projets et tu te dis : « Je ne procrastine pas, je suis ultra-productif(ve) ! ».
Les signes :
- Tu abandonnes régulièrement des projets pour suivre de nouvelles idées.
- Le « syndrome de l’objet brillant » te pousse à explorer chaque opportunité, même si elle n’est pas prioritaire.
Cause principale :
Un manque de clarté sur tes véritables motivations. Tu te laisses guider par des tendances ou ce que tu « devrais » faire, au lieu de te concentrer sur ce qui a du sens pour toi.
Une peur profonde comme la peur de ne pas réussir qui te pousse à attrapper et à poursuivre la stratégie qui te semble être LA stratégie à suivre pour réussir. Cependant, la peur étant tellement enraciné que si tu ne perçois pas de résultat rapidement tu te dis que ce n’était pas la bonne stratégie et tu en poursuis une autre.
Comment surmonter la procrastination ?
La procrastination n’est pas une fatalité. Elle est une invitation à l’introspection.
Voici comment en faire une opportunité pour mieux avancer :
1. Identifie tes blocages
Pose-toi ces questions :
- Pourquoi cette tâche me semble-t-elle difficile ou repoussante ? Concrêtement quel est le contenu de mon esprit au moment où je ressens cela?
- Quelles peurs ou croyances limitantes m’empêchent d’avancer ?
- Suis-je influencé(e) par les attentes des autres plutôt que mes propres aspirations ?
- Est ce que j’ai une vision claire de ce qui m’inspire moi? et pas ce que les autres où la société attends de moi?
2.Clarifie tes priorités
Nous avons tous en nous un systeme de valeurs c’est à dire des priorités internes. La plupart des personnes n’en ont pas vraiment conscience, or c’est à cause de ce manque de connaissance sur soi que la procrastination peut émerger. Si je suis les injonctions d’autres personnes, les « il faut » mais que je ne suis pas profondément inspiré par cela , je vais manquer de motivation.
Clarifier son système de valeurs est donc une étape essentielle. La beauté de notre système de valeurs internes, c’est que notre vie nous montre déjà ce qui est important, la question c’est de savoir regarder.
J’ai accompagné S. un entrepreneur. Lorsque S est arrivé, il était perdu dans le sens qu’il voulait donner à sa vie et clairement il procrastinait. La première étape de l’accompagnement a donc été de clarifier son identité au travers de son systeme de valeurs. Et comme je le disais , notre vie démontre déjà ce qui est important pour nous. J’ai donc creusé avec S. et nous avons vu que S. consacrait une partie de son temps à jouer à des jeux vidéos de foot. Mais ce qui l’intéressait ce n’était pas le foot, mais le « mercato ». Puis je l’ai interrogé sur son environnement, S. Aime les fauteuils de designer, mais là encore, ce n’est pas pour l’ergonomie, ni l’art, ni la déco mais surtout car il sait qu’ils prennent de la valeur avec les années et qu’il va pouvoir les revendre à un meilleur prix ou au pire au prix d’achat. Assez rapidement, nous avons vu que S. est un investisseur.
A partir du moment où cela s’est clarifié, S. a complètement endossé et assumé ses valeurs. Son entreprise qui était « balbutiante » au début du coaching a pris un essort considérable en seulement quelques mois. Il a su investir plusieurs nouveaux projets d’envergure différente et s’entourer d’une équipe de partenaires de confiance. Fini la procrastination.
3. Réduis la pression du perfectionnisme et du syndrome de l’imposteur
Travaille sur les 3 pilliers dont j’ai parlé :
- attente de validation des autres
- comparaison
- perfectionnisme ou attentes extrêmement élevées
4. Reconnecte-toi à tes valeurs profondes
Assure-toi que tes actions sont alignées avec ce qui te tient à cœur. Comme l’ont démontré Deci et Ryan dans leur théorie de l’autodétermination, les motivations intrinsèques – celles qui viennent de toi – sont les plus puissantes.
Les travaux du Dr John Demartini vont également aussi dans ce sens.
FAQ : Réponses aux questions fréquentes
1. Pourquoi les professions libérales, entrepreneurs ou dirigeants procrastinent-ils ?
Parce qu’ils ont un manque de connaissances de leurs valeurs profondes ou parce qu’ils sont soumis à une pression constante pour performer. Cela peut générer un perfectionnisme paralysant ou une dispersion due au manque de clarté sur leurs priorités.
2. Comment différencier la procrastination active et passive ?
- Passive : Tu repousses les tâches et restes bloqué(e).
- Active : Tu es occupé(e) mais dispersé(e), en sautant d’une idée à l’autre.
3. Un coach peut-il m’aider à surmonter la procrastination ?
Absolument. Un coach t’aide à identifier tes blocages, clarifier tes objectifs et mettre en place des stratégies concrètes adaptées à toi.
Pourquoi envisager un coaching personnalisé ?
La procrastination est souvent le reflet :
- d’un désalignement entre tes actions et tes valeurs profondes.
- d’un perfectionnisme ou syndrome de l’imposteur qui finissent par t’éloigner de ce qui t’inspire
En tant que profession libérale, dirigeant ou entrepreneur, il est essentiel d’optimiser ton temps et ton énergie pour atteindre tes objectifs.
Un coaching peut t’aider à :
- Identifier ce qui te bloque ou te disperse.
- Te reconnecter à tes motivations profondes.
- Mettre en place des stratégies concrètes pour agir efficacement.
💡 Envie d’agir maintenant ? Contacte-moi. Ensemble, nous construirons des solutions adaptées à ton profil et tes ambitions.