Le manque de confiance en toi, n’est pas ce qui t’empêche d’avancer.
Dans mon cabinet, j’accompagne des femmes brillantes, compétentes et engagées. Pourtant, beaucoup d’entre elles doutent de leur légitimité, de leur valeur ou de leur capacité à occuper des postes à responsabilité.
Elles disent :
« Je lancerai mon projet quand j’aurai plus confiance. »
« J’aimerais postuler à ce poste, mais je ne me sens pas encore à la hauteur. »
« J’ai besoin de renforcer ma confiance avant de prendre la parole. »
Et cette croyance est tellement ancrée que l’on en fait une condition de l’action.
Elles attendent souvent de « se sentir prêtes » avant de franchir un cap professionnel. Ce phénomène, loin d’être isolé, est profondément ancré dans notre société.
Les chiffres confirment ce ressenti… mais que disent-ils vraiment ?
Une étude récente indique que 94% des femmes affirment avoir déjà ressenti un manque de confiance dans le cadre du travail. Un taux en baisse pour les femmes qui possèdent entre 0 et 7 ans d’expérience puisqu’elles sont 91%.
50% éprouvent des difficultés à s’affirmer et à poser leurs limites. Là aussi ce chiffre est en baisse pour les plus jeunes puisqu’on est à 45%
Enfin, 56% doutent de leur capacité à atteindre les objectifs donnés.
Autrement dit, nous avons collectivement intégré que c’est la confiance qui manque, et que c’est ce vide intérieur qu’il faut combler pour pouvoir enfin oser.
Mais dans mon expérience, cette idée est non seulement erronée, mais elle nous piège.
Et si le vrai moteur n’était pas la confiance, mais le courage ?
La confiance est un état intérieur, une sensation — agréable, mais instable.
Le courage, lui, est un choix. C’est une action.
C’est lui qui nous permet d’agir en présence du doute, en présence de la peur, en présence de la critique intérieure.
Et quand je regarde les femmes qui ont avancé, qui ont franchi des caps importants — changer de métier, prendre un poste de direction, s’installer à leur compte, affirmer leurs tarifs — ce n’est pas leur confiance qui les a propulsées.
C’est la capacité à agir malgré l’absence de confiance.
Elles ont ressenti le doute. Elles ont ressenti la peur. Et elles ont agi quand même.
Le courage n’est pas spectaculaire. Il est quotidien.
Il y a des formes discrètes, presque invisibles de courage, que je vois tous les jours chez mes clientes :
- Celle qui ose dire “non” pour la première fois à un client.
- Celle qui ose se rendre visible sur LinkedIn alors qu’elle redoute le jugement.
- Celle qui accepte un poste à responsabilités sans se sentir prête, mais avec la volonté de grandir sur le terrain.
Des figures internationales qui transforment le doute en moteur
On pourrait croire que le doute est un frein irrémédiable ; pour Jacinda Ardern, c’est tout l’inverse. La Première ministre néo-zélandaise avoue qu’elle essaye de « transformer ce doute en quelque chose de positif : pourquoi suis-je un peu inquiète ? Est-ce un signe que je dois me préparer davantage, réfléchir plus en profondeur à ma décision ? »
De son côté, Sara Blakely, fondatrice de Spanx, identifie « le dialogue intérieur négatif » comme le principal obstacle à la réussite. Plutôt que d’ignorer ces pensées, elle invite à les repérer et à travailler activement sur ce monologue intérieur pour apprivoiser ses peurs et passer à l’action
Ces deux parcours illustrent qu’il ne s’agit pas d’éliminer le doute, mais d’apprendre à l’accueillir et à le canaliser pour en faire un véritable catalyseur d’action.
Écouter la voix du doute… sans la laisser conduire
Ce que beaucoup de femmes interprètent comme un “manque de confiance” est souvent la simple présence de leur critique intérieur. Cette voix, on l’a toutes : elle juge, elle alarme, elle compare, elle rabaisse.
Elle dit :
“Tu n’es pas légitime.”
“Tu vas échouer.”
“Ce n’est pas assez bon.”
Mais cette voix n’est pas nous. C’est notre peur, qui cherche à nous garder dans notre zone de sécurité. Elle devient plus forte précisément quand on approche de quelque chose d’important pour nous.
L’enjeu, ce n’est pas de la faire taire. C’est de l’identifier — “Ah, voilà ma critique intérieure” — puis de décider de ne pas lui donner les commandes.
Ce dont nous avons besoin aujourd’hui, c’est d’un entraînement au courage
Attendre de se sentir prête est une stratégie qui peut nous faire perdre des années.
Agir avec le doute, en revanche, c’est une pratique qui nous fait avancer tout de suite.
Le courage, ce n’est pas une disposition magique. C’est un muscle. Il se renforce avec chaque petit acte :
- Dire ce que l’on pense en réunion.
- Affirmer son ambition sans se justifier.
- Se rendre visible même quand on ne se sent pas « assez ».
Et plus on agit, plus on construit… la vraie confiance. Celle qui est enracinée dans l’expérience vécue, et pas dans l’image qu’on essaie de se donner.